Ses années de travail dans l’atelier de verrerie Daum de 1893 à 1895 ont en effet été l’occasion pour lui de se familiariser avec des techniques novatrices qu’il va mettre en œuvre aux Galeries Lafayette. Le traitement du verre par fluo-gravure lui permet d’obtenir ces teintes riches, aux reflets changeants selon l’heure du jour, et la superposition de plusieurs couches de verres permet d’obtenir une grande variété de coloris contrastant les uns avec les autres.
Les motifs végétaux repris sur les ferronneries de la coupole, et qui ornent les contreforts de l’édifice et l’intérieur de la lanterne l’inscrivent dans le programme architectural d’ensemble, en accord avec la volonté des maîtres de l’Ecole de Nancy pour lesquels architecture et arts décoratifs doivent former un tout harmonieux. Ces éléments de ferronnerie qui encadrent les vitraux, sont l’oeuvre d’Edouard Schenck. Ils sont ornés des mêmes motifs végétaux naturalistes caractéristiques de l’Art nouveau, tels que la feuille de marronnier ou la rose stylisée, repris sur la façade rue de la Chaussée d’Antin.
Les créations de Jacques Gruber pour les Galeries Lafayette illustrent un développement tardif de l’Art nouveau, qui peuvent préfigurer, par leur prise de distance avec le naturalisme, le virage progressif de l’artiste vers l’Art Déco. L’Ecole de Nancy se caractérise d’abord par l’usage d’un vocabulaire floral très réaliste, avec lequel Jacques Gruber prend clairement ses distances, en en proposant ici une interprétation plus symboliste.
Les vitraux du maître verrier nancéen jouent un rôle fondamental dans la diffusion de la
lumière au sein du magasin, et offrent aujourd’hui un témoignage rare d’un ensemble décoratif « Art nouveau » en parfait état de conservation.