Restauration de la façade

La façade néo-byzantine des Galeries Lafayette s'inspire du style oriental et byzantin, caractérisé par des couleurs rares (beige crème, rose poudré, bleu glacier) et des motifs ornementaux comme les escargots, tournesols et passiflores. Ces éléments végétaux, typiques de l'Art Nouveau, évoquent l'exubérance des bazars d'Orient et les mosaïques de Sainte-Sophie à Istanbul. Le décret de 1900, qui permettait aux architectes de s'éloigner du style haussmannien, a ouvert la voie à des créations audacieuses, mêlant influences byzantines et inspirations orientales, et offrant à Paris une architecture plus libre et ornementée.

Crédit photo : Thibaut Voisin

Art nouveau : entre intérieurs et extérieurs

C'est en 1912 que les Galeries Lafayette connaissent des agrandissements majeurs, comprenant l'ajout d'une façade spectaculaire en plus de la coupole Art nouveau, du grand hall et de l'escalier monumental disparu en 1974.

À l’extérieur, le béton incite Ferdinand Chanut, en 1912, à s’affranchir de l’uniformité des façades parisiennes, en intégrant un décor que l'on pourrait qualifier de « néo-byzantin ». Cette approche innovante lui permet de prolonger visuellement le décor intérieur du grand hall vers la rue, créant ainsi une continuité esthétique et facilitant le passage de l’extérieur à l’intérieur, de la tentation à l’acte d’achat. Cette stratégie architecturale non seulement attire le regard, mais évoque également une sensation d’opulence et de raffinement.

Cette façade sera récompensée pour son originalité, est primée au concours de façades de la Ville de Paris en 1913.

Restauration : un travail de préservation méticuleux

Le temps et l'usure ont toutefois fait leur œuvre. Entre 2022 et 2023, le bâtiment a fait l’objet d’une restauration minutieuse visant à préserver son intégrité et à raviver l'éclat de ses couleurs. Au départ, la rénovation était principalement destinée à réparer les dégâts structurels, tels que les chutes de pierres, mais les travaux ont rapidement pris une dimension plus large.

Les pierres endommagées ont été re-sculptées, les infiltrations d'eau ont été réparées, et la charpente métallique a été entièrement remise en état. La céramique, particulièrement fragile, a été décapée puis recouverte d’un produit hydrofuge, permettant de protéger la façade contre les intempéries tout en préservant son apparence. Les dorures à la feuille d’or ont été restaurées, car l’or est un matériau particulièrement résistant à l’oxydation, ce qui permet de maintenir la brillance de la façade plus longtemps.

Les couleurs ont été retrouvées grâce à des photographies en noir et blanc, permettant de reconstituer les nuances exactes. L'inspiration a également été tirée des couleurs d'origine du hall disparu. Ces restaurations ont permis de redonner à la façade toute sa majesté, tout en conservant son charme et son aspect historique.

Néo-Byzantine